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Quelque chose d'élégant et de nonchalant, de timide et de narquois tout à la fois. Le sourire est doux, silencieux, alors que le regard vague semble errer sans jamais se fixer. Il va, déambule et se promène, traversant de sa longue foulée soignée, discrète, le vaste déroulé – presque infini – des couloirs menaçants. Il a cette curiosité – quasiment de l'insolence – qui ni ne brusque, ni ne dérange mais semble emplie d'une assurance ferme. Ce qu'il cherche, ce qu'il quête, bien malin serait celui à même de le deviner, tant notre homme sait se faire évanescent, tout en dérobades têtues, lorsqu'on le confronte à ses venues au sein du Manoir. Simplement est il là, comme une ombre incarnée, et l'instant d'après il a disparu, laissant derrière lui un peu de la cendre de sa cigarette, les effluves d'un parfum masculin et léger et le froissement épais de ces manteaux à hauts cols romantiques et pans flottants qu'il semble affectionner.

Méfiez vous pourtant de ces eaux dormantes, de ce calme qui précède la bourrasque, des ombres tout simplement. Car à enfin l'épier on finit par saisir cette ardeur qui couve et dévore sous le verni d'une élégance trop contenue pour être parfaitement naturelle. Parce que cela doit en être douloureux de tout ravaler, de tout absorber et effacer au risque de s'auto-consummer. Il arrive parfois que le déguisement se craquelle, que le masque prudent laisse à transparaître un éclat froid et fou, celui de l'animal apeuré et acculé qui se prépare à mordre.

Il y a forcément un mystère coupable derrière tout ça. Une chose trop laide, trop triste, pour être pleinement exposée à la lumière du jour. Voilà pourquoi il rode, traque, furète et enquête, dans cette battisse croulante. Il est un monstre qui se refuse, une créature immonde, lâche et méchante, dont les manières nonchalantes ne sont qu'une façon de détourner l'attention de son nihilisme cruel. En quête de rédemption ou de destruction, il hésite, rue et renâcle sous le joug contraire de ces intentions antinomiques. Voilà longtemps qu'il ne trouve plus son soulagement que dans cette lente catabase, qui à chaque nuit l’entraîne plus profondément vers les gouffres de ce Manoir damné. Lui même ne saurait dire ce qu'il y cherche, si ce n'est  une sorte d'ivresse ou narcose née des abysses de l'âme.


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